Grand Ouest Un projet prometteur pour le bœuf
La filière STG « bœuf traditionnel de race normande » permettrait une plus-value de 150 € par animal pour l’éleveur. Le dossier passera en commission le 6 février.
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Volumes d’affaires préexistants, plus-values générées par rapport au marché classique, spécificités gustatives avérées, intérêt partagé de tous les acteurs de la filière et mise en place concertée d’un cahier des charges… Le bœuf traditionnel de race normande, pour lequel la demande d’agrément comme STG (spécialité traditionnelle garantie) a été déposée à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) en novembre 2018, remplit déjà les critères exigés pour pouvoir prétendre au signe officiel de qualité.
Le projet, qui sera examiné le 6 février en commission permanente de l’Inao, est donc « en bonne voie », ont ainsi claironné les membres de la filière, qui se réunissaient le 11 janvier pour créer l’organisme de défense et de gestion (ODG) qui encadrera le label.
Douze mois de pâturage
Cette reconnaissance serait une avancée, faisant suite à un long travail pour contrer la banalisation du produit. « Le bœuf est devenu un terme générique, qui désigne, à plus de 95 %, de la vache ou du jeune bovin », déplore Pascal Orvain, éleveur dans la Manche et président de l’organisme de sélection en race normande, qui porte le projet. Le cahier des charges du label à l’étude prévoit ainsi que les animaux de race normande soient constitués exclusivement de mâles castrés, abattus entre trente et quarante-huit mois, et ayant connu au moins deux saisons de pâturage de six mois. Les OGM et le maïs ensilage sont proscrits.
Le signe distinctif ne fixe pas l’origine, mais l’essentiel du cheptel normand est localisé dans le Grand Ouest. Aujourd’hui, deux filières se sont constituées en dehors d’un cadre officiel de garantie : l’une, auprès de la restauration commerciale et collective, via l’association La Normandie à la table des chefs, et l’autre, avec la grande distribution, en direction de six magasins Auchan. Ces deux débouchés sont valorisés avec une prime d’environ 0,40 €/kg de poids de carcasse. « Cela fait près de 150 € par animal », témoigne un éleveur participant.
Dans un premier temps, la STG pourrait fonctionner avec la cinquantaine d’éleveurs issus de ces deux filières. « Mais le potentiel d’éleveurs est bien plus élevé », souligne Samuel Journée, de l’association Littoral normand, mis à disposition de l’OS normande pour piloter le projet.
Alexis Dufumier
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